Ostéopathie et rectocolite hémorragique : une approche complémentaire pour mieux vivre avec la RCH
Qu’est-ce que la rectocolite hémorragique (RCH) ?
La rectocolite hémorragique (RCH) est une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI) qui touche la muqueuse du côlon et du rectum. Elle évolue par phases, alternant poussées (diarrhées sanglantes, douleurs abdominales, fatigue intense) et périodes de rémission.
Si le traitement médical et les ajustements alimentaires sont incontournables, d’autres approches complémentaires comme l’ostéopathie peuvent offrir un soutien précieux au quotidien.
Un accompagnement ostéopathique global et personnalisé

L’objectif de l’ostéopathie n’est pas de soigner la maladie, mais d’agir sur le terrain, en accompagnant le patient dans son quotidien. L’ostéopathe agit sur les tensions, les restrictions de mobilité et les déséquilibres fonctionnels pour soulager certains symptômes secondaires et soutenir les grandes fonctions de l’organisme.
Libérer les tensions viscérales en cas d’inflammation intestinale
L’inflammation chronique peut altérer la mobilité des organes digestifs. L’ostéopathe, par un toucher doux et précis, favorise la liberté de mouvement des anses intestinales, améliore les échanges vasculaires et lymphatiques, et aide à limiter la douleur abdominale.
Le rôle du péritoine et des fascias dans les troubles digestifs
Les fascias, membranes qui enveloppent les organes, peuvent devenir rigides ou adhérents en cas d’inflammations répétées. Le péritoine est particulièrement impliqué dans la mobilité viscérale. Un travail ciblé permet de redonner de la souplesse aux tissus, de décoller les adhérences et de stimuler l’autorégulation du corps.
Ostéopathie et système nerveux : gérer le stress digestif
Le stress impacte directement le système digestif, surtout en période de poussée. En agissant sur des zones comme le diaphragme, la base du crâne ou la colonne vertébrale, l’ostéopathe peut contribuer à rééquilibrer le système neurovégétatif et favoriser un apaisement global.
Une prise en compte des répercussions générales
Douleurs lombaires, troubles pelviens, fatigue posturale ou effets secondaires des traitements (corticoïdes, immunosuppresseurs...) : l’approche globale de l’ostéopathie permet d’adapter la prise en charge à chaque patient.
L’ostéopathie dans une prise en charge pluridisciplinaire
L’ostéopathie s’intègre en complément du traitement médical, sans jamais s’y substituer. Elle respecte les phases inflammatoires : on évite toute manipulation directe en phase aiguë, au profit de techniques plus douces, adaptées à l’état du patient.
Elle peut également s’inscrire dans une démarche pluridisciplinaire, en lien avec le gastro-entérologue, le médecin traitant, le diététicien, le psychologue ou encore le naturopathe.
Alimentation et micronutrition : un rôle clé dans la gestion de la RCH
L’alimentation est un levier fondamental pour moduler l’inflammation, soutenir le microbiote et prévenir les carences nutritionnelles.
En phase de poussée : soulager le système digestif
Privilégier une alimentation pauvre en résidus, avec des aliments faciles à digérer, peu irritants pour la muqueuse (cuits, sans fibres insolubles, pauvres en graisses, sans produits fermentescibles en excès). L’objectif est de limiter les surstimulations digestives et de soulager les symptômes.
En rémission : retrouver une alimentation équilibrée
Il est essentiel de réintroduire progressivement les aliments tolérés pour conserver une alimentation aussi variée et équilibrée que possible. Cela contribue à prévenir la dénutrition et à soutenir le microbiote intestinal.
Alimentation anti-inflammatoire et oméga-3 : quels effets ?
Certains aliments peuvent aider à moduler le terrain inflammatoire :
- Les oméga-3 (poissons gras, huiles de lin, de noix ou de colza)
- Antioxydants (fruits et légumes bien tolérés, thé vert, curcuma…)
- Limiter les aliments ultra-transformés, les sucres raffinés et les oméga-6 en excès
Pourquoi surveiller le zinc, le fer et la vitamine D en cas de RCH
Des carences sont fréquentes en cas de maladie inflammatoire chronique, en particulier :
- Fer, zinc, magnésium, vitamines B9, B12, vitamine D
- Protéines et certains probiotiques spécifiques, selon les cas.
Un accompagnement ciblé peut renforcer les défenses immunitaires, réduire la fatigue et soutenir la réparation des muqueuses intestinales.
Conclusion : une approche globale pour soulager la RCH
La rectocolite hémorragique est une pathologie complexe qui nécessite une prise en charge médicale rigoureuse et pluridisciplinaire.
L’ostéopathie, en tant que médecine manuelle, peut jouer un rôle complémentaire en accompagnant le patient dans les phases de rémission.
En travaillant sur la mobilité viscérale, les fascias et le péritoine, le système nerveux autonome et la capacité d’adaptation globale de l’organisme, l’ostéopathe contribue à soulager certaines contraintes liées à la maladie et à ses répercussions.
En complément d’une prise en charge médicale et nutritionnelle bien menée, elle contribue à améliorer la qualité de vie et à soutenir les capacités naturelles d’autorégulation de l’organisme.
Cet accompagnement individualisé, respectueux du vécu de chaque patient, s’inscrit pleinement dans une démarche globale et personnalisée.
Elise Adorian Ostéopathe
Diplôme Universitaire en Alimentation santé, Nutrition, Micronutrition