Ostéopathie et santé des femmes : l’impact durable des violences sur le corps

Quand vous venez en consultation d’ostéopathie, la première étape est toujours l’anamnèse : cet échange où vous me racontez votre histoire médicale, vos douleurs, vos habitudes de vie, vos antécédents.
Parmi ces questions, il arrive que je vous demande si vous avez déjà été confrontée à des violences physiques, psychologiques ou sexuelles. Cela peut surprendre, parfois même déstabiliser. Pourtant, cette question est essentielle pour votre santé et pour adapter la prise en charge ostéopathique.

En tant qu’ostéopathe, mon rôle est de comprendre au mieux l’histoire de votre corps pour ajuster mes gestes, mes techniques et mon approche.
Cette question n’a rien d’intrusif ni de curieux : elle est posée pour votre santé, afin de mieux cibler ce qui peut influencer vos douleurs ou vos symptômes.

Les violences, même anciennes et quelles qu’elles soient, peuvent laisser des traces durables et profondes sur le corps et l’esprit. Leurs répercussions se manifestent souvent des années après par : des douleurs chroniques, des tensions musculaires, des troubles du sommeil, de la digestion, une fatigue persistante, de l’anxiété, une baisse d’énergie, ou encore par un impact sur la fertilité ou la santé gynécologique.

C’est pourquoi il est important d’en tenir compte lors de l’anamnèse : votre vécu peut influencer votre état de santé actuel et la manière dont votre corps réagit aux soins.

Les études montrent que ce sont majoritairement les femmes qui sont victimes de violences. Cela ne veut pas dire que les hommes ne peuvent pas être concernés, mais les recommandations officielles encouragent les soignants à interroger systématiquement les femmes.
Cette démarche permet de ne pas passer à côté d’informations importantes pour leur santé globale et leur bien-être.

La consultation d’ostéopathie est un espace sécure, confidentiel et sans jugement. C’est un moment pour vous, ce que vous partagez reste entre nous.
Le fait de poser la question ne veut pas dire que j’attends un récit détaillé : vous êtes toujours libre de répondre ou non, et à la mesure de ce que vous souhaitez partager.

Si le sujet vous touche encore aujourd’hui, sachez que vous n’êtes pas seule.

Parler de violences peut parfois remuer. Il est important de rappeler que :

• L’ostéopathie ne remplace pas un suivi psychologique, mais peut aider à prendre en compte les conséquences corporelles.
• Si vous en ressentez le besoin, je peux vous partager des ressources spécialisées, afin que vous puissiez, si vous le souhaitez, être accompagnée par des professionnels adaptés.

Si vous êtes confrontée à une situation de violence, ou si vous avez besoin d’en parler en dehors de la consultation, il existe des dispositifs d’aide :

• 3919 – Violences Femmes Info
  Numéro national, gratuit et anonyme, disponible 7j/7 et 24h/24.
• arretonslesviolences.gouv.fr
  Site officiel proposant écoute, informations et accompagnement.
• Les associations locales spécialisées, qui offrent un accompagnement personnalisé et adapté.

Poser la question des violences en début de consultation, ce n’est ni de la curiosité ni de l’indiscrétion. C’est reconnaître que les violences — même anciennes — peuvent avoir des conséquences profondes et durables sur la santé.

C’est aussi une manière de prendre soin de vous dans votre globalité, avec respect, douceur et professionnalisme.